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mercredi 30 mars 2011

Le Vide

Une symphonie silencieuse. Des parchemins jaunis sur lequel se côtoient, parallèles et malheureuses, des lignes de portée nues, évidées, creusées. Un récital pour violon, sans violon, ni archet. Une liasse de vélin noirci de routes sans automobiliste mélodique, sans humanité harmonieuse, sans fa, sans sol, sans ré. Exit les accords de joie, exit les croches de moi. Envolées les langoureuses notes de souvenirs. Annihilés les cris lancinants du triste instrument. Disparus les tremblements assurés du violoniste chevronné.
Rien de plus qu'un reste de liber asséché. Rien de plus que la marque estompée des notes de l'existence. La marque, aujourd'hui illisible, d'un jadis occupé. La marque du passage d'un Dieu malveillant, à l'inspiration destructrice, qui, en un gonflement de poumons, aurait absorbé la vitale palpitation du papier. Rien que du blanc strié de noir. Une mélodie insondable, inouïe, impalpable. La mélodie du vide, la mélodie du néant, la mélodie du rien. L'absence de tout attendant ardemment la présence d'un rien.

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